Le concept d’innovation s’est progressivement répandu au sein de la société, au point qu’il semble désormais inévitable. Solution à la crise quel que soit le domaine, véritable idéal à réaliser, l’innovation devient même une nécessité pour l’entreprise, qui a le choix entre innover ou décliner. Le sociologue Gérald Gaglio en donne une définition très différente dans son livre Sociologie de l’innovation, publié dans le Editions des Presses universitaires de France en 2011 : l’innovation est perçue comme un processus que l’auteur déchire. En fait, liée à des représentations sociales majoritairement positives, « l’innovation est le chemin sinueux et incertain, par lequel un objet passe du stade de l’idée à la fabrication, qui se diffuse alors massivement, à travers ses transformations ou ses déclinaisons ».
Sans prendre position sur le bien fondé sur l’innovation, Norbert Alter, sociologue de , soulève la question différemment dans The Ordinary Innovation, publié dans le PUF en 2010 . Il considère que « au sein des entreprises, l’innovation repose sur le développement simultané de forces de destruction et de création ». L’innovation n’est pas liée à un moment ou à une activité particulière, elle devient un mouvement permanent qui mobilise tous les acteurs de l’entreprise, un flux permanent qui peut générer des tensions. En analysant ces tensions, l’auteur redéfinit l’innovation, clarifie la distinction entre innovation et invention, et étudie ce qui pousse les entreprises à arrêter ces transformations.
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Compte à rebours du discours environnemental, Frédéric Gaillard critique virulentement l’innovation, analysant le cas de Grenoble, « ville de l’innovation », dans son dernier ouvrage Sous le soleil de l’innovation, Nothing the New ! , publié par les éditions Échappée en 2013. De En fait, la ville s’est appuyée sur cette notion d’innovation née par Aristide Bergès et le charbon blanc au XIXe siècle, qui a vu la montée du lien science-industrie et militaire, jusqu’aux dernières créations des années 2000 telles que Minatec, un campus d’innovation pour les microtechnologies et les nanotechnologies… La science, l’industrie et le pouvoir sont toujours étroitement liés à Grenoble. Par exemple, l’auteur souligne que des politiciens grenobles comme Hubert Dubedout, Michel Destot et Geneviève Fioraso ont une formation pour chercheurs ou ingénieurs… Au-delà de l’exemple de Grenoble, l’auteur soulève la question de la valeur qu’elle apporte à l’innovation et s’interroge sur ses véritables besoins. Dans un monde où elle est perçue comme le remède contre tous les maux, la « fille du dieu Progreso » n’est-elle qu’une nouveauté ? devenir une source de valeur économique ?
Plan de l'article
1. Innovation en économie, économie de l’innovation
Alors que les restrictions fiscales se resserrent, en France et ailleurs, la recherche et l’innovation restent des moyens privilégiés de préserver l’avenir et la croissance. L’État a voté de nombreux budgets pour stimuler le système de recherche et d’innovation. Quant aux entreprises, leurs efforts augmentent même si certains économistes estiment que tous ces investissements n’augmentent pas autant la productivité que les grandes inventions du passé, de la révolution industrielle à la Trente Glorieuse. L’économie de l’innovation étudie la relation entre l’ampleur économique et l’innovation. Les théoriciens de cette discipline se posent donc les questions suivantes : quelle est l’influence de l’innovation sur la compétitivité des entreprises, des pays et des structures de marché, sur l’emploi et la croissance ?
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Economie de l’innovation, Dominique Guellec, La Découverte, 2009 L’ auteur, dans cet ouvrage, qui constitue une excellente introduction à l’économie de l’innovation, suit les différentes facettes du « progrès technique » du point de vue microéconomique et macroéconomique et consacre un large chapitre à l’intervention publique dans le domaine de l’innovation. En fait, dans un monde affaibli par la succession de crises financière et dans un contexte de mondialisation dans lequel les économies émergentes influencent de plus en plus le marché mondial, l’innovation est plus que jamais une garantie de compétitivité pour développer la résistance aux crises internationales.
Economie et prévisions, n° 197-198 : Business, Markets and Innovation, dirigé par Claire Waysand, ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, 2013 Les diverses contributions qui composent cette question sont représentatives des développements récents de la recherche sur les liens entre les entreprises, les marchés et innovations. Différentes parties prenantes discutent de l’impact des nouvelles réglementations sur l’innovation et les marchés. Un article détaillé est consacré à Oséo, un acteur important dans le soutien du financement d’entreprise.
Quels sont les défis posés par les innovations écologiques et quels sont les mécanismes qui leur permettent d’émerger et de diffuser ? Amélie Coulbaut-Lazzarini et Sophie Nemoz tentent de développer des théories économiques qui nous permettent de proposer de nouveaux modèles de croissance verte. L’éco-innovation se définit comme la production, l’assimilation ou l’exploitation de nouveautés dans les produits ou les méthodes de gestion, dans le but, tout au long de son cycle de vie, de prévenir ou de réduire les risques environnementaux, la pollution et d’autres impacts négatifs associés à l’utilisation des ressources naturelles. Ce livre a le mérite d’aborder un sujet, de porter sur l’avenir et, malheureusement, peu traité dans le monde de l’édition.
Le manuel de référence sur l’innovation en Europe s’appelle le manuel d’Oslo : il s’agit d’une sorte de catalogue de références et de mesures sur l’innovation en Europe, complété par des enquêtes. Il s’agit de la principale source internationale de principes directeurs pour la collecte et l’utilisation d’informations sur les activités d’innovation dans l’industrie. C’est utile aux décideurs politiques et aux analystes pour mieux les guider dans leurs investissements.
Recherche et innovation en France
Dans « l’œil de la crise », la France doit réagir et innover, au risque d’être reléguée dans un contexte de compétition scientifique mondiale. Par conséquent, l’innovation est essentielle pour maintenir le rang de la France dans la bataille économique mondiale et, en fait, pour assurer le niveau de vie de ses habitants et la préservation de son modèle social au cours des dix prochaines années. En 2011, la France se classe parmi les trois ou quatre premiers pays pour ces critères, derrière l’Allemagne et la Suède en particulier (la France bien placée dans la course à l’innovation, Techniques d’ingénierie, 28/6/2011). Cette bonne place est confirmée par un classement récent établi par Reuters : en 2013, la France se classe troisième parmi les 100 nations les plus innovantes, derrière les États-Unis et le Japon, ce qui en fait devient le champion européen de l’innovation. (La France prône l’innovation , Challenges, octobre 2013). Cette classification prend en compte les brevets déposés, le nombre de brevets finalement acceptés, leur portée internationale et leur réputation. L’étude nous permet de mesurer la qualité et la quantité des brevets.
Récemment encore, l’international a reconnu la qualité et la quantité des brevets français, comme l’a démontré En janvier 2014, le Consumer Electronics Show de Las Vegas, le plus grand salon électronique au monde, au cours duquel la France, à travers de nombreuses startups, a été largement reconnue dans le domaine des innovations. connectés, tels que l’éco-innovation, le développement durable, l’économie argentée, mais aussi la domotique, un secteur en pleine croissance. C’est ainsi que Gary Shapiro, organisateur du CES, a salué « la présence massive et la qualité de l’innovation française ».
Les archives 3081 des Problèmes économiques qui traitent aujourd’hui de l’innovation sont axés sur la créativité et la recherche en innovation, deux sources de valeur pour l’entreprise qu’il ne faut pas confondre. Les questions économiques fournissent une image plus pessimiste de l’impact de l’innovation. Par conséquent, le ralentissement global de l’économie et l’approche exclusivement financière de la gestion d’entreprise empêchent la machine d’innover. Au cours de la dernière décennie, les entreprises n’auraient réinvesti qu’un tiers de leur capital dans l’innovation à la fin du XXe siècle. Cependant, le record se termine par une note optimiste : l’innovation demeure le moyen le plus fiable pour sortir les entreprises de la routine et regagner la réputation industrielle de la France.
Pour retrouver cette réputation, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq n’a pas hésité à visiter le Forum mondial des énergies renouvelables à Abou Dhabi, accompagnant les entreprises qui sont à la recherche de contrats. Parmi eux, une petite entreprise innovante Ecoplage , spécialisée dans la lutte contre l’érosion du sable. Ce dernier a remporté plusieurs contrats pour stabiliser les plages naturelles et artificielles, dont beaucoup dans ce pays. La France a vu ses exportations vers cette région diminuer de trois pour cent, la Chine a rivalisé. D’où la nécessité de montrer leur présence et d’avoir une politique courageuse dans une région où les pays du sud de l’Europe ont déjà une politique de vente tenace.
La plateforme Futuris supervise le système français de recherche et d’innovation (SFRI) dans son environnement international et explore son évolution. Il diffuse son analyse et ses recommandations aux décideurs publics et privés et publie un ouvrage de référence chaque année. Le dernier, Recherche et innovation en France, sous la direction de Jacques Lesourne et Denis Randet publié en 2013 dans Odile Jacob présente la synthèse des progrès techniques réalisés en 2012 dans la recherche et le développement en France et en Europe.
Les écoles d’ingénieurs sont également un melting-pot de l’innovation française. Les groupes de réflexion de l’Association of Power Plants, une usine de réflexion et de solutions, ont discuté de ce sujet en 2011. Le livre issu de cette réflexion, 8 priorités pour stimuler l’innovation en France (Think Tank Innovation : Association des Centraliens, Armand Colin, 2011) , émerge de huit priorités pour renforcer l’innovation et permettre à la France de rester une puissance économique majeure. La valeur de ce livre est de s’appuyer sur l’expérience des Centraliens de toutes les générations travaillant dans le monde entier. Nous trouvons entre autres la nécessité de développer cette célèbre culture de l’innovation que nous perdrions, de renforcer les liens entre les universités, les centres de recherche et entreprises, financent mieux l’innovation en démarrage ou dotent la France d’une forte ambition industrielle. Parmi les propositions concrètes, les usines citent la création d’un « bon pour l’innovation » dans le modèle allemand et néerlandais, la limitation contractuelle de la carrière des chercheurs dans la recherche publique à quinze ans ou l’intégration systématique de chercheurs et d’ingénieurs d’origine étrangère pour développer des cultures et renforcer la visibilité internationale des équipes de recherche françaises.
Les autorités étatiques et locales sont également des acteurs clés de l’innovation française, car elles stimulent et coordonnent de grands projets, tels qu’Airbus pour les plus grands, mais aussi de nombreux autres qui changent notre vie quotidienne. Parce que souvent, l’innovation résulte également de façon imprévisible du bouillonnement d’idées dans des écosystèmes dynamiques que les gouvernements promeuvent.
De nombreuses études identifient certaines tendances important dans l’évolution du monde et de la société en 2030. Les pays émergents seront probablement en 2025 en tant qu’investisseurs via leurs fonds souverains, consommateurs avec une convergence progressive du niveau de vie avec ceux des pays occidentaux et innovateurs avec une population croissante d’ingénieurs et de créateurs. Dans ce contexte d’innovation mondiale de plus en plus concurrentielle, les autorités publiques françaises doivent se mobiliser. C’est le point du rapport public de la Commission de l’innovation 2030 : créé par le Président de la République, le comité a sélectionné un nombre limité de défis industriels susceptibles d’occuper une position de premier plan d’ici 2030.
Ce document présente sept ambitions technologiques et industrielles pour la France d’ici 2030 : stockage d’énergie, recyclage des matériaux, amélioration des ressources marines, protéines végétales, médecine individualisée, économie de la plata (économie des personnes âgées) et amélioration du Big Data.
Innovation et territoire
Clusters : Réseaux d’excellence et d’innovation, Jean-Sébastien Scandella, KPMG, 2008 En termes d’innovation, les pôles de compétitivité aident à relocaliser les entreprises françaises sur la scène économique internationale. En encourageant les échanges entre entreprises, universités et centres de recherche, les clusters doivent stimuler le désir d’innover dans tous les domaines de la technologie et d’amener de nouveaux leaders dans les secteurs nationaux.L’auteur présente les 71 pôles français et explique les raisons de leur succès dans la baignade de nombreuses entreprises chefs.
L’innovation, un défi majeur pour la France : stimuler la croissance des entreprises innovantes, le ministère de la Reprise productive, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 2013 Rapport sur les défis de innovation en France, public et privé, innovateurs, entrepreneurs, présidents de pôles de compétitivité, capital-risque, dirigeants d’OSEO et CDC Entreprises. Ils ont nourri le contenu de ces recommandations en se basant sur leur expérience. Dans le même temps, les contributions ont été recherchées des régions parce que l’innovation a ses racines dans les territoires. C’est le résultat de ce travail collectif présenté dans ce document.
Innovation et emploi
Dans notre perception de l’évolution des sociétés modernes, l’innovation est le plus souvent associée à de nouvelles technologies et objets techniques qui transforment notre vie quotidienne, perturbent les organisations et le contenu du travail, modifient les pratiques sociales et culturelles, la croissance économique et le bien-être social, l’innovation technologique. ne garantit pas le progrès social : des heures plus longues et plus flexibles pour rentabiliser les équipements innovants, l’informatisation réduit la douleur physique du travail, mais augmente les exigences d’attention, de disponibilité et de responsabilité individuelle.
Bien que l’innovation soit une source de développement et de création d’emplois, elle peut également avoir de graves conséquences en termes d’abolition de l’emploi et de destruction d’organisations et d’appareils productifs. Nous sommes passés d’une « civilisation de punition » où le travail physique dominait à une « civilisation de l’effondrement » où les travailleurs sont devenus techniciens. À La Machine et le Unemployment, Alfred Sauvy a montré comment la mécanisation entraîne la disparition des lieux de travail, remplaçant le capital par le travail. De nos jours, l’utilisation de l’ordinateur vous permet d’accélérer les tâches et de les éliminer, surtout s’il s’accompagne d’une nouvelle organisation du travail.
Cependant, les gains de productivité générés par des processus innovants peuvent également favoriser la création d’un pouvoir d’achat qui stimule la production et emploi. Les innovations de produits relancent ensuite le processus de production grâce à de nouvelles formes de consommation… Ces deux mouvements opposés, la création d’emplois et la destruction, nous ramènent au concept de destruction créative de Schumpeter. Selon lui, l’activité économique oscille entre les phases de croissance et de dépression, ce qu’on appelle les cycles économiques. Cependant, ce sont les groupes d’innovation qui caractérisent les phases de croissance, ainsi que les secteurs innovants qui créent davantage d’emplois. À mesure qu’elles s’accumulent, les conditions économiques et donc l’emploi s’améliorent. La création des « centres de compétitivité » était alors par le gouvernement Villepin comme une action essentielle pour le retour de la croissance en France et, par conséquent, la lutte contre le chômage. Ces « groupes de compétitivité », dont l’objectif est de réunir des activités à forte intensité technologique en un seul endroit pour créer des effets synergique, valider l’idée que le succès économique d’un pays dépend de sa capacité à se spécialiser dans les activités de haute technologie.
Mais l’innovation peut-elle également entraîner des changements structurels et qualitatifs de l’emploi ?
«Contributions des facteurs humains à l’innovation : quelles sont les tendances pour l’avenir ? Human Work 3/2012 (Vol. 75), pp. 225 à 227 Nous sommes entrés dans l’ère de la communication de l’objet. Le clavier disparaît au profit de l’utilisation directe de vos doigts. Les tables interactives (murs, planchers, terminaux) sont l’un des résultats de ces tendances. De nouvelles propositions d’évaluation ergonomique liées aux développements technologiques, c’est pourquoi elles font l’objet de nouvelles recherches. Cette collection fournit aux lecteurs des informations sur le travail numérique et les supports ergonomiques qui doivent être mis en œuvre pour mieux s’adapter aux outils numériques.
Sandra Enlart, Olivier À quoi ressemblera l’œuvre demain ? : Digital Technologies, New Organizations and Labor Relations, Dunod, 2013 Cette étude prévisionnelle montre l’influence des nouvelles façons de travailler et comment elles conditionnent la gestion des organisations. Il s’agit d’anticiper, au mieux, de ne pas souffrir mais de choisir ces changements. Ainsi, Internet, réseaux sociaux, réseaux sociaux, jeux vidéo, tablettes : quelle sera la relation entre les entreprises et les employés ? Quelles seront les démarches entre vie personnelle et vie professionnelle ? Comment les pratiques de gestion seront-elles adaptées ? Quelle sera notre relation avec le travail et quels seront nos rapports ? Collaboration ? Les auteurs discutent d’une question cruciale au moment où les innovations numériques changent notre façon de travailler.
L’état sacralisé de la technologie et, par conséquent, de l’innovation dans une société de production et de consommation trop importante obscurcit souvent les aspects sociaux et organisationnels de l’innovation.
2. Les entreprises : la grande vague d’innovation
Depuis 2007, Innovation Agile ! Surfer sur la vague de changement parle de la nécessité d’innover pour faire face à la crise industrielle émergente. « L’innovation est au cœur de la guerre économique », affirment les auteurs. Pendant longtemps, imperméable à l’innovation mais également privée d’un concept qui n’est pas encore bien connu, la France connaît sa première foire européenne de l’innovation en 2005. La consternation ou le désintérêt laissent place à la fascination, même si elle est mêlée à la peur : les entreprises françaises doivent se familiariser avec l’innovation et cesser de penser que « ce n’est pas pour elles ». Ils devraient pouvoir l’identifier (la R&D n’est pas leur seule source) et la mesurer pour évaluer le plus précisément possible son rendement et la valeur de leur retour sur investissement. Innovation Agile ! sera l’un des premiers « guides » sur l’innovation au sein de l’entreprise : il sortira du secteur technologique et de l’industrie stricts pour le mettre au service du commerce et répondre au besoin de s’adapter à un double mouvement : « des marchés de plus en plus compétitifs, des clients de plus en plus polyvalents ».
Dans son livre Steve Jobs Innovation Secrets , Carmine Gallo cite une étude de Booz & Company (2009) qui montre que la crise de 1929 a été suivie d’une période de grande innovation, notamment la télévision, le photocopieur, le couteau de radio électrique et la FM. La crise que connaît aujourd’hui l’Occident — qui se reflète dans sa désindustrialisation massive — a également conduit à mettre l’innovation au premier plan pour tenter de trouver un remède. Mais qu’est-ce que l’innovation ? Pour Carmine Gallo, « l’innovation est une nouvelle façon de faire les choses qui se traduit par des changements positifs » et, ajoute-t-il, « améliore la vie ». Il cite également Tapan Munroe qui distingue l’innovation avec un « I » capital (Internet ou code-barres) et une innovation avec un petit « i », ce qui contribue à l’amélioration des produits et de la productivité. Innover, c’est mieux faire pour le client et répondre aux nouveaux besoins du monde. La croyance d’Apple « Think Different » est le principe sur lequel repose toute sa stratégie : si quelque chose ne fonctionne pas, il faut changer la méthode. L’innovation n’est pas que l’invention soit plus proche de la créativité, que tout le monde peut mettre en œuvre, l’essentiel est de secouer ses façons de penser habituelles. Si Steve Jobs avait une vision élitiste de l’innovation — « l’innovation est ce qui distingue le leader de l’adepte », a-t-il dit — les sept principes Apple identifiés par Carmine Gallo peuvent suivre tout le monde : Faites ce que vous aimez, Ouvrez un écart dans l’univers, Vendre des rêves, pas des produits, Dites « non » mille fois si nécessaire, Faites en sorte que vos clients vivent une expérience, envoyez votre message.
Le livre Blue Ocean Strategy qui a été publié pour la première fois en français remonte à 2005 et a depuis bénéficié de trois réimpressions (la dernière en 2013), s’est déjà vanté d’innover afin de stopper le féroce « océan rouge » de la concurrence féroce et de rejoindre les vagues bleues calmes d’un sans précédent. territoires qui conquièrent. Le moteur d’innovation inhabituel d’ Anne Brunet-Mkappe (2013) n’est pas loin du « changement » de « l’océan bleu » : il s’agit maintenant de stimuler la consommation de produits inhabituels, généralement de services ou de services, où nous ne pouvons pas nous mesurer avec une grande distribution et leurs produits standard, en grande partie des matériaux. Comme l’écrit l’auteur dans l’introduction, « Pendant la crise, la créativité continue. » L’inhabituel est démodé et se nourrit de cette originalité, entre drôle et ridicule, parfois. Un fast-food qui organise des repas de mariage, une entreprise qui louez des chèvres pour couper votre jardin, une bibliothèque qui prête un chien (animal de compagnie) ou un fabricant de viande qui fabrique des saucisses de poisson offrent des produits ou des services inhabituels qui, en dehors du marché conventionnel, tentent de contrecarrer la crise. Ces produits sont généralement destinés aux particuliers, mais certains peuvent se trouver à l’intersection entre B et B, tels que des toilettes en carton pliables et recyclables, des poignées de porte mains libres ou des consultations météorologiques axées sur la compétitivité. Le produit inhabituel peut satisfaire un besoin, susciter la curiosité ou le plaisir, ou même procurer du plaisir. Le crowdfunding, en français « crowdfunding », était initialement une méthode de financement inhabituelle. Le secteur du tourisme et des loisirs est un grand producteur de l’atypique : de l’agence de voyage pour chiens aux voyages pour personnes en deuil, de passer la nuit en prison à faire ressembler une poupée à un enfant, de conduire un char de combat à la poussette de jogging… Ces services sont conformes au besoin de consommation inventé par l’entreprise du même nom.
Si les revendications inhabituelles sont hors de tendance, le rôle du « signal faible » est d’anticiper la tendance. C’est ce que défend depuis longtemps le spécialiste du signal faible en France, Philippe Cahen, qui a publié en 2010 des signaux faibles, des instructions d’utilisation : détecter les tendances, anticiper les ruptures. Aujourd’hui, il maintient le site « Weak Signals : Watch & Prospective » , où il tient un blog et publie une lettre mensuelle. Tout événement peut contenir des signaux faibles ou forts, tant pour les particuliers que pour les professionnels : Storm Xynthia, écrit Cahen, était sans aucun doute un signal fort pour la compagnie d’assurance (appelé d’urgence), un signal plus faible pour le constructeur (qui aura le temps de repenser l’architecture et la protection du site) et, tout d’abord, aider, ou même le climatologue (les deux peuvent choisir d’inclure ce type de situation dans leurs anticipations).
Qu’il s’agisse de répondre aux besoins existants ou d’en créer de nouveaux, l’innovation peut également conduire à la création de tendances. Deux articles mettent l’accent sur les pratiques innovantes développées en France, le plus souvent dans les PME, qui ne sont pas visibles sur la scène médiatique. L’Economic Bounce of France donne la parole à 85 entreprises innovantes ces dernières années, notamment par l’utilisation de nouvelles technologies ou de réseaux sociaux, mais également par des approches environnementales ou sociales au sein de l’entreprise elle-même. L’Index of « Sectors, Practices and Emerging Uses » à la fin du livre fournit une liste de ces nouvelles activités, allant de « l’énergie biomasive » à la « nanochirurgie » et au « portefeuille électronique », par n’en nommez que trois sur environ 150, sans parler de toutes les innovations liées à Internet, du marketing par e-mail à l’apprentissage en ligne, en passant par la géolocalisation et la fondation collective. Le mouvement vient de commencer et le scénario du futur, sur lequel les spectateurs potentiels s’accordent, pourrait se résumer en trois points : « Premièrement, une reprise économique en France n’est pas impossible, malgré les conséquences en cascade de la crise. L’innovation est donc primordiale. Enfin, les dépôts de croissance résident principalement dans les start-up, qui jouent un rôle clé dans l’introduction d’innovations innovantes sur le marché. »
Pour Karine Boras, auteure de Sustainable Development : The Future of SMEs , de nombreuses entreprises ont trouvé un moyen de sortir de la crise en s’engageant dans des créneaux verts. Même si « le concept de développement durable reste une nébuleuse, quelque chose floue, intellectuelle pour certains, surréaliste pour d’autres », l’écologie peut sauver les PME car elle leur offre des possibilités d’innovation dans leur propre mesure. Il représente une contribution en termes d’image, offre des opportunités dans la fabrication de produits spécifiques et révolutionne la vision de l’activité commerciale, de sorte que nous « partageons » le bonheur écologique avec le client. Les entreprises « à côté de chez elles » peuvent exploiter de nombreux créneaux : gestion des déchets, amélioration alimentaire dans les cantines scolaires, chimie biologique, organisation de transport ou communications à faible énergie (covoiturage, vidéoconférence), etc.
L’innovation peut également être participative en associant directement le « capital » humain à des approches innovantes et en valorisant la contribution de n’importe quel membre de l’entreprise. Innovation participative : placer les personnes au centre de l’entreprise repose sur les valeurs développées depuis 2002 par l’association Innov’Acteurs : « ouverture, humanisme, diversité et échange de profits » .Avec Vendre vos idées à votre entreprise : innovation participative, outil pour améliorer sa créativité , Didier Janssoone encourage la personne à participer à une telle approche et propose des clés pour donner leurs idées aux entraîneurs, évaluer l’environnement professionnel dans lequel ils se trouvent et élaborer une stratégie de présentation.
À une époque où l’innovation est courtisée de tous les côtés, la direction fait également le point sur ses « innovations », c’est-à-dire les progrès de ses pratiques et techniques au cours des trente dernières années. Selon les auteurs, l’innovation managériale n’aurait pas bénéficié de l’attention portée à l’innovation technologique et cet ouvrage veut remédier à cette injustice en se concentrant sur les rapports sur tous les développements managériaux qui ont été à l’origine d’améliorations de performance. économique au cours des dernières décennies : innovation dans les processus (SI, externalisation, relocalisation), innovation dans les produits/services, innovation stratégique et, enfin, innovation strictement managériale dans laquelle les chefs de projet sont situés au sommet de la pyramide de l’innovation.
Il est impossible d’évoquer aujourd’hui la littérature sur l’innovation sans parler de l’un des derniers livres de son genre : Jugaad Innovation : Let’s Become Ingenious ! « Jugaad » signifie en hindi « savoir gérer et trouver des solutions dans des conditions hostiles ». En français, le concept d’ « innovation frugale » a été traduit, c’est-à-dire la capacité de développer des solutions économiques et appropriées pour répondre à des marchés différenciés, dans la plupart des cas loin de l’Occident, mais aussi en Occident, même pour les consommateurs les plus modestes. La voiture Logan de Dacia (filiale Renault-Nissan) est l’une des premières produits de ce type : un véhicule à la portée de petits sacs (5 000€), de bonne qualité et sans sophistication inutile — devient un cas scolaire, The Logan Epic raconte l’histoire de cette entreprise inhabituelle et sans précédent dans ses principes. Les nouveaux consommateurs des pays émergents ne veulent pas de produits dérivés ou de versions dégradées des anciens modèles des pays occidentaux, mais plutôt des produits qui répondent à leurs besoins spécifiques en matière de qualité, de coût et d’esthétique. Les produits Siemens Smart qui affirment la simplicité et la qualité (robustesse) visent à créer un segment sur les marchés émergents (Chine, Inde, Brésil) qui ne fait plus partie du marché haut de gamme ou massif, mais un troisième marché basé sur le modèle de l’innovation indienne et chinoise. Les plates-formes A-Entry sont conçues selon le modèle d’innovation Jugaad pour les produits à faible coût. Enfin, il peut également arriver qu’un grand groupe occidental puisse améliorer la l’accès à un produit par un effet de rationalisation : le colorant Garnier est devenu abordable pour la classe moyenne en Inde parce que la marque a choisi de lancer un emballage contraire aux habitudes locales mais évite le gaspillage.
Enfin, il convient de noter que les principaux éditeurs de gestion et de gestion n’ont pas cessé de publier des manuels intitulés Innovation Management : dès 2006, pour de Boeck ; en 2009, pour Pearson, avec une deuxième édition en 2012 ; et en 2010 pour Vuibert, avec une deuxième édition en 2013.
3. Innover pour éduquer : les défis scolaires
Dans le domaine de l’innovation, l’éducation et la pédagogie ne sont pas exclues. En fait, les projets pédagogiques et les propositions inédites, qui entraînent la renaissance et le renouvellement actif des pratiques, sont nombreux. Depuis plusieurs années, la production de livres sur la refondation du système l’école française a été symptomatique de la crise éducative et du désir de renouveler et d’innover l’école. Les différentes publications nous permettent d’aborder l’école et la pédagogie avec un œil critique et éclairé.
Quelles innovations pour les politiques d’éducation publique ?
Depuis plusieurs années, notamment sous le ministère de l’Éducation de Vincent Peillon, la formation des enseignants, la répartition territoriale des sièges, mais aussi les rythmes et les programmes d’études ont fait l’objet de transformations, ce qui a suscité un débat parmi l’opinion publique.
Reconstruisons l’école : pour l’avenir de nos enfants, Vincent Peillon, Seuil, 2013 Pour mieux comprendre la volonté politique du gouvernement, le ministre de l’Éducation Vincent Peillon nous explique comment il veut « reconstruire l’école de la République et restaurer la République par l’école ». Il souligne « la difficulté d’une action publique approfondie » en raison des conséquences des réformes précédentes, mais il appartient à tous de se faire une opinion sur l’école aujourd’hui, en particulier sur les réformes mises en œuvre, qui, selon le ministre, verront que les effets se produiront d’ici 15 ans. Sur la base de cette hypothèse, nous mesurons également comment les innovations pédagogiques s’adaptent au fil du temps.
À la suite de la consultation nationale entre ministres et spécialistes de l’école en 2012, la refonte de l’école a été créée début 2013, sous le signe d’innovations pédagogiques et sur la base d’une école inclusive et d’accueil et d’une évaluation positive et plus démocratique. Compte tenu des nouvelles politiques éducatives mises en place par le gouvernement, les acteurs éducatifs, les enseignants et les éducateurs alimentent le débat, font rapport sur les innovations pédagogiques et constituent la force des propositions :
L’année scolaire : Année I de la Refondation, François Jarraud, rédacteur en chef du FSE, 2013 Le Café Pedagogique, un site web très actif sur l’actualité de la politique scolaire sous la direction de François Jarraud, permet de faire connaître les projets des enseignants mais aussi ceux des autorités locales et de rendre compte des événements pédagogiques actuels dans toutes les disciplines, du primaire au secondaire. Dédié aux enseignants, aux associations, aux élus locaux et aux familles, le site reste une ressource précieuse qui alimente activement la réflexion sur les pratiques éducatives et les innovations. Au cours d’une année consécutive, Le Café Pédagogique publie L’Année de l’École, bien nommée pour la première année de la Fondation 2013, et offre un aperçu de l’éducation en France. En particulier, le livre fournit des informations actualisées sur le Ministère de l’éducation et sur toutes les questions liées aux réformes, telles que la formation des enseignants, l’autonomie communautaire, l’enseignement primaire et secondaire, la répétition, l’utilisation pertinente des technologies numériques comme véritables ressources pédagogiques, programmes et diplômes. Le livre est vraiment le bienvenu pour comprendre les défis de la révolution éducative dans laquelle, plus que jamais, des innovations pédagogiques sont nécessaires.
lycées du XXIe siècle : la révolution de l’autonomie ? Daniel Mallet, Maurice Berrard, Armand Colin, 2012 Les Face à la crise éducative, cet essai tend à démontrer la nécessité pour les autorités locales d’acquérir plus d’autonomie et de proposer un nouveau service d’enseignement public, améliorant ainsi la situation des enseignants et favorisant la réussite des élèves. En fait, afin de promouvoir le développement des élèves au sein de l’école, il semble plus pertinent de publier les initiatives des enseignants, au niveau local, plutôt que de développer des lignes directrices nationales uniformes, qui sont essentiellement plus rigides et moins adaptées aux particularités de institutions, tutelle et communautés. Ainsi, l’essai cite « une révolution saine dans une société actuelle en crise », grâce aux principes de l’autonomie décentralisée et de la responsabilité envers les communautés. À cette fin, les écoles doivent faire partie de réseaux dans lesquels la confiance collective et le renouvellement de la gestion de l’éducation restent les fondements de ce renouveau éducatif.
Initiatives innovantes
Si le gouvernement a l’intention de réformer l’école par des lois et des projets conçus pour innover dans la politique éducative, les spécialistes de l’éducation, les chercheurs, les essayistes et les journalistes sont au cœur du débat sur les nouvelles initiatives éducatives. En outre, l’innovation éducative est également le résultat d’initiatives. Personnel individuel au sein des écoles, des enseignants, des professionnels de terrain et d’abord impliqué dans l’apprentissage des connaissances, de la coexistence et du succès étudiants. Forts d’expérience, les professionnels de l’éducation veulent faire connaître et partager leurs idées novatrices en pédagogie afin de mieux répondre aux besoins des élèves et, enfin, de mettre fin à la crise scolaire.
Pour une autre école : repenser l’éducation, vite ! , Jean-Gabriel Cohn-Bendit, Autrement, 2013 Nous devons au professeur de créer en 1982 le Lycée expérimental de Saint-Nazaire, une institution co-administrée sans hiérarchie, dans laquelle les étudiants et l’équipe pédagogique prennent des décisions paritaires. En tant que lieu d’expression de la culture des adolescents, les élèves organisent des activités éducatives en consultation avec les enseignants et les tâches ménagères, et l’administration est soutenue par des groupes mixtes d’étudiants et d’enseignants. Ils laissent beaucoup d’espace pour des projets personnels et travaillent sous la forme d’ateliers. À cette époque, le lycée a été un pionnier dans la création de cours alternatifs de ce type et En 2008, Xavier Darcos a encouragé ces pédagogies innovantes en appliquant l’autogestion à d’autres institutions en France. Dans ce livre, en lançant un appel au renouvellement scolaire, Jean-Gabriel Cohn-Bendit s’engage à diffuser et à partager les innovations pédagogiques avec les enseignants.
A Project to Innovate in Schools, Pierre-Jean Marty, Delagrave, 2012 Ce petit livre est un guide pratique pour les enseignants qui souhaitent faire partie d’une approche pédagogique innovante qui permet aux élèves de développer une certaine autonomie et de s’autonomiser, afin de s’approprier les connaissances et compétences. Ainsi, en enseignant moins de dépendance et d’obéissance, l’enseignant encourage l’élève à une nouvelle citoyenneté, la valeur fondamentale de la coexistence, du développement et du succès scolaire. Repenser la division du temps, décompartimenter les enseignements, dynamiser les liens fondamentaux entre les étudiants, les familles et les équipes d’enseignement sont certains des moyens qui sont abordés ici pour construire un renouveau éducatif, citoyen et durable.
Éducation réinventée, Salman Khan, JC Lattès, 2013 Le fondateur de l’Académie Khan présente sa méthode pédagogique basée sur l’utilisation de cours enseignés entièrement par vidéo parallèlement au temps de classe consacré aux activités et aux exercices. Aux États-Unis, 20 000 écoles pratiquent ce système et obtiennent de bons résultats. L’enseignant, libéré des conférences, peut s’occuper des blocages de chaque élève, suivre ses progrès et les aider à comprendre, notamment en contrôlant leurs connaissances acquises par le biais de vidéos. Avec 6 millions de visiteurs par mois dans le monde, l’Académie Khan arrive en France, avec le soutien d’Orange et de Bibliothèque sans Frontière. 250 vidéos YouTube sont désormais disponibles. Il est même murmuré que des négociations sont en cours avec le ministère de l’Éducation pour tester cela. enseigner dans les classes pilotes de la prochaine école. Dans son récit, Salman Khan nous montre que, contrairement aux idées acceptées, la technologie peut valoriser les enseignants et les enseignements. Ici, les nouvelles technologies créent de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage et favorisent l’éducation gratuite pour tous.
Enfin, de nombreuses écoles font preuve d’innovation pédagogique et les expériences sont en hausse. Par exemple, on peut citer la FESPI , une fédération d’écoles publiques innovantes, qui démontre que l’innovation dans les écoles n’est pas marginale et se développe grâce à la coopération de différents acteurs et à leur créativité.
4. Innovation : de l’idée aux vêtements
L’économie de l’innovation contribue à préserver la croissance, une garantie de compétitivité qui contribue à renforcer la résistance aux chocs internationaux et à se positionner dans le compétence scientifique mondiale. Le marché de l’innovation stimule la compétitivité et la croissance des entreprises, tandis que les nouvelles technologies modifient les méthodes de travail et devraient générer de nouvelles pratiques de gestion qui favorisent la valorisation des êtres humains et leur productivité. et les acteurs commerciaux sont importants dans tous les domaines, mais l’éducation stimule également des initiatives sans précédent qui, nous l’espérons, contribueront à bâtir une société capable de relever les défis contemporains.