Certains versements volontaires sur un Plan d’Épargne Retraite permettent une déduction du revenu imposable, mais le plafond dépend à la fois du statut professionnel et de la nature des revenus de l’année précédente. Un salarié peut déduire jusqu’à 10 % de ses revenus professionnels, dans la limite de 32 909 euros pour 2024, tandis qu’un indépendant bénéficie d’un calcul distinct, souvent plus avantageux. L’option de renoncer à cette déduction reste possible, ce qui modifie la fiscalité à la sortie. Les règles de transfert d’un ancien produit d’épargne retraite vers un PER relèvent aussi de dispositions spécifiques.
Le PER, un outil clé pour alléger votre fiscalité
Le plan d’épargne retraite s’impose de plus en plus dans les stratégies de gestion de patrimoine, notamment pour celles et ceux qui veulent alléger leur fiscalité. Pensé pour la préparation de la retraite, ce produit offre une mécanique de déduction fiscale particulièrement attractive, que l’on soit salarié ou indépendant. En effectuant des versements volontaires sur un PER, le revenu imposable baisse immédiatement. Cette déduction s’applique dans le cadre des plafonds définis chaque année : en 2024, un salarié peut aller jusqu’à 32 909 euros, soit 10 % de ses revenus professionnels de l’année précédente.
L’intérêt du dispositif prend toute son ampleur quand on regarde la tranche marginale d’imposition. Plus le taux grimpe, plus l’avantage fiscal du plan PER s’accroît. Prenons un contribuable taxé à 41 % : un versement de 10 000 euros sur son PER lui fait économiser 4 100 euros d’impôts. Pour un travailleur indépendant, le principe reste identique, mais avec un calcul de plafond généralement plus avantageux, selon le bénéfice imposable.
Ce dispositif s’étend aussi au conjoint ou partenaire de PACS en cas d’imposition commune. Il devient alors possible de répartir les versements pour optimiser le plafond global du foyer. Par ailleurs, la flexibilité est de mise : il reste possible de réaliser des versements sans les déduire, ce qui change la donne au moment de la sortie.
Une précision s’impose : le PER ne se résume pas à une simple réduction d’impôt annuelle. Il requiert une gestion attentive du plafond annuel de déduction, ainsi qu’une réflexion sur la fiscalité lors de la sortie, notamment pour choisir entre capital ou rente.
Quels sont les mécanismes de déduction fiscale liés au plan d’épargne retraite ?
Le plan d’épargne retraite repose sur une logique limpide : chaque euro versé volontairement vient diminuer le revenu imposable. Le bénéfice obtenu dépend directement de la tranche marginale d’imposition (TMI). Plus cette TMI est élevée, plus l’économie d’impôt s’avère intéressante.
Mais tout commence par le plafond annuel. La déduction fiscale PER ne peut dépasser un certain seuil : pour un salarié, c’est 10 % des revenus professionnels de l’année précédente, dans la limite de 32 909 euros en 2024. Les travailleurs non-salariés profitent d’un plafond calculé sur leur bénéfice imposable, souvent supérieur.
Voici ce qu’il faut retenir sur les types de versements concernés :
- Les versements volontaires réalisés sur un PER individuel ou collectif s’imputent sur ce plafond.
- Le conjoint ou partenaire de PACS dispose également de son propre plafond de déduction.
La déduction des versements volontaires intervient avant l’application du barème progressif de l’impôt sur le revenu, réduisant ainsi la base imposable. Pour en bénéficier, il suffit de cocher la case appropriée lors de la déclaration annuelle.
Que le PER soit alimenté par un salarié ou un indépendant, le principe reste le même. Ensuite, la fiscalité à la sortie varie : elle dépend du choix entre capital ou rente, et du statut fiscal des versements à l’entrée. D’où l’intérêt d’arbitrer chaque année entre réduction immédiate et fiscalité différée, en suivant attentivement le plafond de déduction.
Exemples concrets : combien pouvez-vous économiser avec le PER ?
Un salarié dans la tranche à 30 %
Imaginons un salarié avec un revenu imposable de 50 000 euros, rattaché à une tranche marginale d’imposition (TMI) de 30 %. S’il effectue un versement volontaire de 5 000 euros sur son PER, ce montant vient directement réduire son revenu imposable. À la clé : une réduction d’impôt immédiate de 1 500 euros, soit 30 % de la somme versée.
Travailleur non salarié : effet de levier maximal
Pour un travailleur non salarié (TNS) affichant un bénéfice imposable de 80 000 euros, la possibilité de verser jusqu’à 10 % de cette somme, soit 8 000 euros, sur un PER ouvre la porte à une économie fiscale substantielle. Avec une TMI à 41 %, la réduction d’impôt atteint 3 280 euros. Ici, le plafond annuel de déduction prend tout son sens : plus les versements augmentent (sans dépasser la limite), plus l’économie s’accroît.
Pour synthétiser les points majeurs à surveiller, voici ce qu’il faut garder en tête :
- Versements déduits : la réduction d’impôt s’applique sur le barème progressif.
- TMI élevée : l’effet fiscal est accentué pour les contribuables fortement imposés.
Pour évaluer l’impact réel selon votre situation, effectuer une simulation PER s’avère judicieux. Un simulateur en ligne permet d’ajuster précisément le montant des versements, et d’optimiser la déduction fiscale PER selon votre profil chaque année.
Points d’attention et situations où le PER n’est pas toujours la meilleure option
Le plan d’épargne retraite se distingue par ses avantages fiscaux, mais plusieurs contraintes pèsent sur sa gestion et sur la manière de récupérer son épargne. Une fois les versements volontaires effectués, l’argent reste bloqué jusqu’à la retraite, sauf cas particuliers : achat de la résidence principale ou accident de la vie.
Arrivé au terme du PER, deux choix s’offrent à l’épargnant : sortie en capital ou rente. La fiscalité appliquée dépend de cette option. En capital, les sommes déduites sont assujetties au barème de l’impôt sur le revenu, tandis que les gains supportent les prélèvements sociaux. En rente, le régime fiscal est celui des pensions de retraite, avec une fraction imposable évoluant selon l’âge lors du premier versement.
Plusieurs cas de figure méritent une attention particulière :
- Pour celles et ceux peu imposés ou déjà à la retraite, l’intérêt fiscal du PER s’atténue : la déduction à l’entrée pèse moins, tandis que l’imposition à la sortie peut devenir plus lourde.
- Quant à la sortie anticipée, elle reste strictement encadrée : impossible de profiter de la même flexibilité qu’une assurance-vie pour financer un projet à court terme.
En comparaison, certains profils préféreront le contrat d’assurance-vie qui offre davantage de liquidité, une fiscalité plus légère après huit ans, et des conditions de transmission plus favorables. Enfin, l’application des prélèvements sociaux lors de la sortie peut réduire le rendement final du PER, surtout en cas de retrait en capital conséquent.
Le PER, c’est l’allié des contribuables qui cherchent à optimiser leur fiscalité… à condition d’en maîtriser les règles et de bien anticiper l’étape de la sortie. À chacun de peser le jeu et ses enjeux, avant de se lancer.


